La Havane, entre voitures américaines et vie nocturne – Cuba
La Havane, capitale bouillonnante de Cuba, fascine par ses contrastes, entre décadence assumée et énergie vibrante. Dès les premiers pas dans la ville, les voitures américaines des années 1950 surgissent comme des mirages colorés. En parfait état ou rafistolées avec soin, ces vieilles américaines font partie intégrante du paysage urbain, qu’elles arpentent fièrement sur le célèbre Malecón ou le long du Paseo del Prado.
La promenade en voiture décapotable rouge est une expérience unique pour les visiteurs, comme illustré par une photo capturant un chauffeur local au volant de son bolide, lunettes noires et chapeau de paille vissé sur la tête. Les immeubles décrépis aux teintes pastel défilent, témoins muets d’un passé fastueux. Dans un autre cliché, un taxi rouge s’arrête à un feu sur le Prado, les phares allumés, avec le Capitole de La Havane éclairé à l’arrière-plan.
Mais la ville ne se résume pas à ses voitures. Elle vit aussi intensément la nuit. Dans une salle baignée de lumières colorées, un musicien du Buena Vista Social Club capte le regard, guitare en main. L’ambiance est palpable, rythmée par les sons du son cubano, du boléro ou de la guajira. La Havane est musique avant tout. On la retrouve aussi dans les bars emblématiques comme La Bodeguita del Medio, fréquentée autrefois par Hemingway, où un serveur prépare avec méthode une ligne de mojitos fraîchement mentholés.
En journée, la vie suit un autre rythme. Le marché couvert dévoile ses étals chargés de produits locaux : mangues, avocats, patates douces, poivrons, bananes plantain… L’ambiance est rustique, l’espace décrépit mais fonctionnel, à l’image de la ville elle-même. Non loin de là, d’imposantes demeures coloniales tombent en ruine, soutenues par des échafaudages de fortune. Certaines laissent encore percevoir leur grandeur passée, avec leurs balcons sculptés et leurs façades baroques criblées de fissures.
Une photo en fin de journée dévoile le Paseo del Prado vu depuis les hauteurs : les toits plats se bousculent jusqu’à l’horizon, et au loin, les tours modernes du front de mer se dressent comme un écho au passé révolutionnaire. Ailleurs, la silhouette brutale et grise de l’ancienne ambassade soviétique, dans le quartier de Miramar, apparaît sur fond de ciel doré du lever de soleil. Un bâtiment étrange, austère, presque surréaliste, vestige d’un autre temps, d’une autre influence.
La Havane est un enchevêtrement de paradoxes. Elle conjugue l’effervescence culturelle de ses concerts et ses bars avec l’érosion du temps sur ses façades. Elle aligne des Cadillac et des Buick sur des avenues cabossées. Elle illumine ses rues avec la chaleur de ses habitants et le grain de nostalgie de ses murs écaillés.
Une ville hors du temps, et pourtant furieusement vivante.
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